FLiMM
Festival Libre du Moyen-Métrage
25 — 27.10.2024
— DOC
26 rue du Doc Potain, Paris 19e

Focus — Regards inversés

Le titre de ce focus est emprunté à un documentaire inachevé du cinéaste mauritanien Med Hondo. Ce film tourné entre 1984 et 1985, non monté et dont les rushes et négatifs sont pour le moment perdus, avait été commandité par le Ministère des Affaires Étrangères en France. Il s’agissait dans cette entreprise de “tenter, en équipe, une inversion et une révision de la démarche ethnologique, pour permettre aux chercheurs du Tiers Monde, “anciens observés”, de promener un regard critique sur les structures profondes des sociétés occidentale, rurale et urbaine.”

Quatre regards composent ce focus de films réalisés par de jeunes cinéastes noirs. En empruntant et détournant les codes du cinéma occidental dominant, les réalisateurs affirment leur point de vue sur la France et l’Allemagne dans les années 1960-70.

Ainsi, Med Hondo, cinéaste autodidacte, filme à la manière du cinéma direct, s’infiltre dans un foyer SONACOTRA de travailleurs africains du 15e arrondissement de Paris en lutte contre le mal-logement.

Désiré Ecaré, réalisateur ivoirien fraîchement sorti de l’IDHEC (actuelle Fémis), réalise en 1968 Concerto pour un exil. Il adopte les libertés du cinéma de la Nouvelle Vague pour exposer les conditions de vie d’étudiants africains dans le Paris de 1968.
Ibrahim Shaddad, réalisateur soudanais, également connu pour son activité au sein du Sudanese Film Group dans les années 1980, tourne son film de fin d’étude, Jagdpartie (Partie de chasse, 1964) à la Deutsche Hochschule für Filmkunst Potsdam-Babelsberg. Il y manipule les codes du western dans une chasse à l’homme noir et confronte le cowboy à sa propre haine raciste.

Lui aussi étudiant à Berlin, le cinéaste afro-américain Skip Norman dénonce dans On Africa les gains économiques des exploitations allemandes en Afrique. Il monte principalement des images d’archives de l’époque coloniale.

Quatre films aux trajectoires et styles différents dont la ferveur et la lucidité demeurent intactes. Quatre cinéastes qui travaillent depuis l’Europe et posent un regard sur le spectre colonial et ses conséquences sur la santé mentale et physique des diasporas africaines.

Image du film On Africa
On Africa, Skip Norman (38 min)
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Image du film Mes voisins
Mes voisins, Med Hondo (37 min)
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Image du film Concerto pour un exil
Concerto pour un exil, Désiré Ecaré (43 min)
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Image du film Jagdpartie
Jagdpartie, Ibrahim Shaddad (41 min)
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